Au moment où le dernier ouvrage de Bertrand Badie, “L’Art de la paix” sort dans les librairies, le fracas des armes se fait encore plus tonitruant au Moyen-Orient. Après les assassinats de chefs emblématiques du Hamas et du Hezbollah, via des frappes au Liban et en Iran, attribuées à Israël ou assumées par Israël, après des tirs de missiles iraniens ou du Hezbollah sur Israël, après un début d’invasion du Liban par Israël, c’est la guerre ouverte entre Téhéran et Tel-Aviv. C’est aussi l’implication inconditionnelle des États-Unis aux côtés d’Israël, avec les risques d’alliances croisées et les incertitudes que l’on peut imaginer. C’est la guerre, mais une guerre attendue, préparée, souhaitée, au moins par certains protagonistes. “Ah Dieu, que la guerre est jolie”, déclamait avec une ironie amère le poète Apollinaire en 1915. Et aujourd’hui ? Jusqu’où allons-nous être conduits ? Ce qui se passe au Moyen-Orient témoigne-t-il d’un mépris désormais partagé pour les paix bancales et rudes à maintenir et d’une fascination pour les bonnes guerres ? J’en parle tout de suite avec Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences-Po. C’est l’heure de sa chronique, “Le monde n’a pas de centre”. Sur Le Média.