Comment la Palestine fut-elle perdue et pourquoi Israël n’a pas pour autant gagné ?
Dans le contexte des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, et de la riposte massive d’Israël toujours en cours sur Gaza, Jean-Pierre Filiu tente d’analyser les phénomènes qui ont mené à la situation actuelle.
Il constate que l’affaiblissement du mouvement palestinien résulte à la fois de l’illusion arabe entretenue par les Accords d’Abraham, de la dynamique factionnelle entre le Fatah et le Hamas et du « deux poids, deux mesures » de l’Occident vis-à-vis de la question palestinienne. D’autre part, cette « perte » progressive de la Palestine découle également d’un renforcement de la position israélienne dans le conflit, phénomène historiquement fondé sur plusieurs facteurs : les racines chrétiennes du sionisme, le « pluralisme de combat » et la politique de « fait accompli ».
En quoi les faiblesses palestiniennes et les forces israéliennes mentionnées ont-elles mené au destin tragique que connaît Gaza aujourd’hui ? À la suite des frappes israéliennes sur Gaza, comment peuvent s’articuler les relations entre les régimes arabes et Tel-Aviv ? Comment envisager une éventuelle reconstruction de Gaza ?
Autant d’enjeux qu’aborde Jean-Pierre Filiu, historien et professeur des universités en Histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po, à l’occasion de la parution de son ouvrage « Comment la Palestine fut perdue et pourquoi Israël n’a pas gagné – Histoire d’un conflit (XIXe-XXIe siècle) » aux éditions Seuil.